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Lorene lors de la remise du disque d’or de l’artiste Gambino, crédit photo : Nouma
Attachée de presse depuis deux ans et demi, Lorene a débuté officiellement sa carrière en tant qu’indépendante il y a maintenant un an. Active sur le terrain de foot comme dans son métier, elle a su jongler entre sa passion et la liberté dans le choix de ses missions.
Vivre de sa passion, tel est le mantra de Lorene. Après des études en communication, la jeune femme âgée de 27 ans est devenue attachée de presse il y a deux ans et demi puis s’est installée en indépendante en septembre 2022. Férue de musiques et plus particulièrement de rap, travailler dans cette industrie lui est apparu comme une évidence. Naturellement, elle a été sollicitée par des chefs de projets après avoir quitté son ancien travail, et les demandes d’artistes se sont succédé. « Je ne pensais pas être indépendante aussi tôt dans ma carrière », plaisante-t-elle. Originaire de Bordeaux, elle a quitté son club de foot et le sud-ouest pour s’installer à Paris. “Toutes les opportunités se trouvent ici”, reconnaît-elle. Le risque d’un métier dit « passion » ? Perdre sa casquette d’auditrice. « Le fait de travailler dans le rap m’a rendue plus exigeante sur ce que j’écoute. C’est plus rare que j’me prenne une claque en écoutant un projet », déclare-t-elle. La jeune femme reconnaît aussi devoir parfois se forcer à prendre du recul, « sinon, je ne distingue plus mon travail de ma vie perso », ajoute-t-elle. La veille quotidienne réalisée auprès de médias émergents permet à Lorene de nourrir sa soif de découverte. Elle repère des artistes et suit leur trajectoire, jusqu’au moment où ils s’accomplissent, comme ce fut le cas pour l’artiste Vacra.
Le prix de la liberté
Lorene admet en revanche que le statut d’indépendante reste stressant, notamment financièrement : « Il faut se faire un nom. Il n’y a pas de rentrée fixe et les paiements n’arrivent pas en même temps d’un mois à l’autre ». Mais, cela reste un détail pour elle face à la charge de travail exigée en agence. Ici, elle est aux commandes : « En label, on a beaucoup de flux d’artistes. Les charges ne sont pas les mêmes », déclare-t-elle. « L’avantage, c’est que je choisis les artistes avec lesquels j’ai envie de travailler, et je peux prendre le temps de bosser les promos à fond », précise-t-elle. Lorene ne se fixe pas de limite : Okis, rappeur lyonnais, Kay the prodigy, Aketo (issus du groupe Sniper, NDLR), ou encore Nina Rossel, elle travaille avec des artistes situés dans toute la France, qu’ils soient émergents ou plus avancés. Son expérience en tant qu’indépendante lui permet d’avoir un œil sur tout son travail, du début de sa mission à la fiche de paie. “Si un jour je redeviens salariée, j’aurais vu tous les aspects de ce milieu, ça me donne un élan de confiance”, sourit-elle.
Léa Vincent